Zeng Fanzhi est né en 1964 et travaille à Pékin.
A travers une petite exposition d’environ 40 toiles, vous pourrez voir l’étendue de sa palette et toute la maîtrise de son art. Il peint principalement à l’huile et pourrait très bien utiliser l’huile Créa de Rougier et Plé s’il habitait Paris.
Il propose des peintures immenses représentant selon votre imagination des paysages expressionnistes ou/et abstraits, nous y voyons des branches, des lianes avec un fond obscur ou en feu. Il y a du Soulage dans cette œuvre même si la forme choisie est bien différente. Zeng créé ses immenses polyptyques intrigants en baladant ses pinceaux avec dextérité et rapidité.
Zeng ce sont aussi des animaux et des corps. Un lièvre gigantesque qui rappelle celui tout petit d’Albrecht Dürer mais aussi, des animaux d’Afrique.
Il reprend également un thème traité par de nombreux artistes chinois, celui du masque (La Fondation Cartier a présenté l’année dernière Yue Minjun, né en 1962, qui s’est fait connaître avec ses grands visages déformés par un éclat de rire comme un masque qui cache). En effet, les personnes se croisent sans jamais que l’on puisse connaître leurs personnalités. Dans les grandes métropoles, les gens ne se regardent plus et portent en fait un masque. C’est l’occasion pour l’artiste de montrer toute sa force picturale et sa maîtrise des corps ainsi que des arrières plans.
Zeng travaille aussi sur la représentation des corps nus. Il habite alors près d’un hôpital. Pendant la canicule, il a observé que les malades étaient couchés sur des quartiers de viandes congelés d’une usine agroalimentaire proche. Cela donne des toiles singulières rouges à la manière de Chaim Soutine. Cela peut déranger certes mais, le sujet est traité avec une réelle force. C’est aussi le retour de l’art figuratif dans la peinture…
Paul pour Rougier et Plé