Olga de Amaral : L’art textile à la Fondation Cartier

Olga de Amaral

Jusqu’au 16 mars 2025, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première grande rétrospective européenne dédiée à Olga de Amaral. Cette artiste colombienne, pionnière du Fiber Art, a révolutionné le tissage pour l’affranchir de son côté décoratif et en faire un médium artistique à part entière. Pour sa dernière exposition dans le bâtiment signé Jean Nouvel, boulevard Raspail, la Fondation dévoile plus de 80 œuvres inédites hors Colombie. Une opportunité unique de découvrir l’art textile et d’explorer les liens entre matière, couleur et lumière, à travers des installations époustouflantes.

Olga de Amaral : L’alchimiste du textile

Née en 1932 à Bogotá, l’artiste colombienne s’est imposée comme l’une des figures majeures du Fiber Art (art de la fibre). À partir de 1960, ce mouvement reconnaît les œuvres textiles comme œuvres d’art et non plus comme objet utile et décoratif. Formée à l’Académie des arts de Cranbrook aux États-Unis dans les années 1950, Olga de Amaral ouvre ensuite son propre atelier en Colombie, où elle développe une pratique unique. Son art, inclassable, transcende alors les frontières entre artisanat traditionnel et art contemporain.

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Olga de Amaral – Casa Amaral, Bogotá, Colombie, 2013 – Photo © Diego Amaral

Olga de Amaral n’a de cesse d’explorer les matières (lin, coton, crin de cheval, gesso, feuille d’or, palladium) et les techniques (tissage, nouage, entrelacement) pour donner vie à des œuvres tridimensionnelles. Son travail s’inscrit dans un dialogue universel entre passé et modernité, mémoire et innovation. Cette rétrospective exceptionnelle met en lumière toute l’évolution artistique d’Olga de Amaral. Une occasion inédite de découvrir près de 80 œuvres magnifiquement mises en scène par l’architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh. D’autant plus qu’il s’agit de la dernière exposition dans ce lieu. La Fondation Cartier déménage ensuite dans un nouvel écrin, conçu par l’architecte Jean Nouvel, place du Palais Royal à Paris.

Des œuvres monumentales en harmonie avec l’architecture de la Fondation Cartier

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Olga de Amaral à la Fondation Cartier © Marc Domage

Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par des œuvres monumentales, suspendues au-dessus de pierres d’ardoise, tel un paysage rocailleux. Pour ces tissages sculpturaux, l’artiste utilise une fibre naturelle insolite : le crin de cheval.  Les œuvres textiles se déploient de part et d’autre, créant un lien entre l’espace intérieur et la nature à l’extérieur, grâce aux grandes baies vitrées du bâtiment. Les bandes tissées à la main évoquent à la fois les paysages colombiens, les murs de briques et les couleurs de l’automne. Elles vibrent au gré de la lumière, créant ainsi une expérience sensorielle unique.

La deuxième salle du rez-de-chaussée regroupe 24 œuvres de la série Brumas (Brumes). Des milliers de fils de coton, enduits de gesso et recouverts de peinture acrylique, constituent ces pièces impressionnantes. Graphiques et aériennes, ces œuvres aux motifs géométriques, sont suspendues au-dessus du visiteur, comme de la pluie fine et colorée.

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Brumas, Olga de Amaral, Fondation Cartier © Marc Domage

Une scénographie qui sublime les œuvres d’Olga de Amaral

Les espaces du sous-sol, plus intimistes, invitent le visiteur à explorer l’évolution créative de l’artiste sur plus de cinquante ans. Les œuvres, de plus petites dimensions, sont organisées en spirale. Ce motif est très présent dans son travail, tout comme les cercles, carrés et soleil. En effet, ces formes géométriques ajoutent un aspect intemporel et mystérieux, comme les inscriptions sur les vestiges archéologiques.

Pour finir, la dernière salle révèle 13 œuvres, lumineuses et dorées, issues de la série Estelas. Débutée en 1996, cette série compte aujourd’hui 70 pièces. Tissées en coton rigide, elles sont recouvertes de gesso, de peinture acrylique, de papier japonais, de palladium et de feuilles d’or. C’est dans les années 1970 qu’Olga de Amaral intègre l’or dans son travail. Elle découvre alors le kintsugi , l’art de réparer les objets cassés avec de l’or, auprès d’une amie céramiste. Ici, les stèles flottent au milieu de la salle, tels des mégalithes en lévitation. Entièrement recouvertes d’or, lumineuses d’un côté, sombres de l’autre, elles évoquent la dualité, l’art précolombien et colonial.

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Estelas, Olga de Amaral, Fondation Cartier © Marc Domage

« En construisant ces surfaces, je crée des espaces de méditation, de contemplation et de réflexion. Chaque petit élément qui compose la surface est non seulement signifiant en soi, mais entre n résonance avec l’ensemble, tout comme l’ensemble entre profondément en résonance avec chacun des éléments qui le composent. », Olga de Amaral, extrait du catalogue de l’exposition.

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